OPAGA, pour la gestion de votre organisme de formation

Depuis plus de trois ans je travaille à la création d’un logiciel libre pour la gestion de votre organisme de formation. Nommé OPAGA, il se présente sous la forme d’une extension pour WordPress, permettant ainsi une visibilité publique de votre catalogue, votre calendrier de sessions et de votre équipe pédagogique.

J’avais animé un webinaire pour le présenter en novembre dernier. Depuis il a encore bien évolué, notamment pour permettre de gérer votre démarche qualité dans le cadre de la certification Qualiopi. Vous pouvez suivre les actualités ou vous abonner à la lettre d’infos.

J’ai récemment rédigé une foire aux questions répondant à un certain nombre de questions que j’ai eues, ainsi que d’autres points que je tenais à clarifier. De même j’ai détaillé la façon dont je vois le financement (car un logiciel libre n’est gratuit qu’une fois qu’il a été payé, sous-entendu, que son développement a été financé) et pourquoi j’ai choisi de le diffuser en libre.

N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez plus d’informations et une démonstration.

Présentation de mon logiciel libre de gestion de formation professionnelle

Vous êtes organisme de formation avec un numéro de déclaration d’activité (obtenu auprès de la Direccte), éventuellement référençable sur Datadock et envisagez peut-être de vous faire certifier Qualiopi ? Vous êtes à la recherche d’un logiciel qui vous aide à gérer tous les aspects administratifs autour de la formation professionnelle continue ?

Je vous propose une présentation du logiciel que je développe depuis bientôt trois ans et qui a pour objectif de gérer tous ces aspects administratifs. Cette présentation vous montrera l’état d’avancement, ainsi que les perspectives d’évolution.

Cette présentation se fera sous la forme d’un webinaire en ligne le mercredi 25 novembre à partir de 14h. Vous pourrez suivre cette présentation à l’adresse : https://visio.artefacts.coop/b/dim-edu-3uz

Actuellement il est possible de :

  • gérer un catalogue de formations
  • programmer des sessions de formation
  • gérer les clients et les stagiaires
  • produire les documents-types
  • produire le bilan pédagogique et financier
  • chaque formateur⋅trice peut gérer ses sessions, mais un⋅e responsable de formation valide les opérations

À court terme il sera possible de gérer les différents critères requis pour la certification Qualiopi.

Ce logiciel (encore en quête d’un nom sympathique) est diffusé sous licence libre (GPL v3) se présente sous la forme d’une extension pour WordPress. Il est donc possible de l’installer sur une instance existante ou déployée pour l’occasion. Il est donc possible de l’héberger soi-même sans passer par une solution SAAS. Cependant, le fait de le distribuer sous licence libre permet à quiconque de proposer de l’hébergement, y compris payant.

Ce webinaire sera l’occasion de poser toutes les questions que vous souhaitez. Il est prévu un créneau de trois heures pour justement laisser du temps pour répondre aux questions. Il sera également question d’aborder les aspects financiers. Je pars sur l’idée d’un financement à prix libre. Cela peut être sous la forme d’un abonnement à prix libre ou de contributions uniques.

Je suis moi-même formateur dans un organisme de formation (la coopérative d’activités et d’emploi Artéfacts en région Centre – Val de Loire) et suis donc le premier utilisateur de ce logiciel. J’ai ressenti le besoin il y a trois ans de mettre en place un formulaire en ligne pour saisir les informations nécessaires pour produire les documents administratifs de manière automatisée, plutôt que de passer par des modèles de document à remplir. C’était l’idée de base, simple. Depuis le projet a grossi pour permettre à tout un chacun de l’utiliser, même (surtout) sans connaissances en informatique.

L’idée, aujourd’hui, est de proposer une interface simple qui permette l’accompagnement des formateurs et responsables de formation pour satisfaire aux obligations légales que sont le bilan pédagogique et financier et les audits et contrôles dans le cadre de Datadock et Qualiopi. Ce logiciel s’adresse aux organismes concourant au développement des compétences (nouveau nom pour organisme de formation).

Vous pouvez vous inscrire sur l’événement, mais ce n’est pas obligatoire. Vous pouvez simplement venir le 25 novembre à 14h l’adresse https://visio.artefacts.coop/b/dim-edu-3uz.

Inscription : https://mobilizon.fr/events/0f2490d3-56e6-4e2f-9ff9-eae8cfbaf629

La présentation se fera via notre plateforme BigBlueButton, dont vous pourrez lire un manuel d’utilisation sur https://ma.formation-logiciel-libre.com/bbb/.

Formation à la mise en page avec Scribus à Tours (3 mars)

Formation Scribus Tours

Dans votre travail, votre bénévolat associatif, vous avez besoin de réaliser des documents destinés à être imprimés ? Affiche, flyer, brochure, magazine, etc.

Votre abonnement Adobe vous coûte trop cher ? Votre licence n’est plus à jour (ou ne l’a jamais été) ?

Adoptez Scribus, le logiciel libre de mise en page !

Je vous propose deux jours de formation à Tours dans les locaux d’Artefacts les 3 et 5 mars prochains.

Coût de la formation : 800 € (exonéré de TVA).

Artefacts est organisme de formation référençable sur Data-dock.

Inscription et renseignements sur : https://formation-v2.artefacts.coop/session/mise-en-page-de-documents-avec-scribus-03-03-2020-tours/

Perspectives et envies pour 2019 – formation et connaissances

Pour faire suite à mon bilan 2018, voici mes perspectives et envies pour 2019 (et sans doute un peu plus loin, parce que c’est pas les idées qui manquent). Et comme finalement l’article est très long, je le coupe en deux. Voici donc la première partie.

Dix ans déjà

Ce bilan 2018 vient, je l’espère clôturer une période d’errances même si le mot est un peu fort et que je ne regrette rien. Revenons dix ans en arrière lorsque je décide de mettre en œuvre cette idée d’animer de la formation (idée qui a germé en 2005 après mon expérience de rédacteur en chef de Linux Pratique et pendant la rédaction de mon premier livre sur GIMP). Nous étions deux et avons entamé la création d’une entreprise. Ce sera d’abord une association car plus simple (le croyions-nous) et nous permettait de bénéficier de certaines aides (mais qui dit aides, dit contre-parties et orientation du projet d’origine dans une direction pas toujours souhaitée).

Ce fut ensuite une Scop, mais toujours à deux. Je vous le dis aujourd’hui, il ne faut pas monter une Scop à deux : en Scop, vous avez la contrainte de financer deux salaires temps plein tous les mois (comptez-donc au minimum 50000 € de chiffre d’affaire à réaliser sur l’année, à deux). À cinq c’est mieux, ça fait trois personnes de plus pour réaliser les 50000 € minimum. Bien sûr personne n’est payé à plein temps, mais c’est généralement le cas quand on démarre une activité ; sauf, bien sûr, si vous montez une start-up de production de ventilateurs qui levez des fonds auprès de business angels avec l’intention d’être côtés en bourse (mais je parle de créer une activité utile).

La formation ça peut rapporter gros, en tout cas, ça en a la réputation. Mais encore faut-il la vendre et la concrétiser. Donc, comme il faut faire rentrer des sous rapidement, la tentation est grande de proposer d’autres services, surtout lorsque les compétences sont là. Donc dispersion, fatigue et l’on finit par faire mal les choses.

En 2014, lorsque nous avons fermé Libres à Vous et que j’ai intégré Artéfacts, je n’avais plus la contrainte du chiffre d’affaires (un coopérateur a le droit de s’auto-exploiter), mais je me suis tout de même dispersé.

Donc, aujourd’hui je sais ce que je ne veux plus faire et ai une idée plus précise de ce que je veux faire (ce qui ne veut pas dire que c’est figé, mes envies évolueront sans doute, et c’est normal). Par exemple, je ne veux plus faire de site Web. Installer et maintenir des ordinateurs sous Linux, pourquoi pas, mais dans un rayon de dix kilomètres autour de Chinon, du service local donc.

Formation

La formation va rester le cœur de mon activité. D’abord parce que l’an dernier j’ai enfin atteint un volume significatif (33 journées, presque 26000 € de CA, des stagiaires variés et contents). Mais surtout parce que ça me plaît !

J’aime transmettre ce que je sais, même si parfois j’y mets trop d’enthousiasme et donne trop d’informations par rapport à ce qui est humainement assimilable (mais je me soigne). Je reçois aussi : il n’est pas rare que des stagiaires me posent des problèmes auxquels je n’avais jamais pensé. Trouver la solution est très réjouissant et accroît mes connaissances (en plus de celle des stagiaires).

Je voudrais développer des parcours de formation thématiques, sur un domaine d’activité qui font intervenir plusieurs logiciels. C’est déjà le cas sur la mise en pages (GIMP, Inkscape et Scribus) mais cela pourrait être plus précis. Je songe notamment à une formation sur l’édition d’un programme d’événements (ce qui nécessite un peu de développement au niveau de Scribus, une extension qui saurait lire un format tableur et insérer les données dans les bonnes cases de la maquette).

Pratiquant occasionnellement le montage vidéo depuis quelques temps je voudrais également développer des formations sur cette activité. Et le montage fait appel à plusieurs logiciels : l’an dernier j’ai réalisé une bande-annonce pour un festival pour laquelle j’ai travaillé avec GIMP, Inkscape, Synfig Studio, SlowMoVideo et enfin Kdenlive pour le montage final. La bande-son étant un extrait d’une chanson, j’aurais pu utiliser Audacity pour la découper proprement (mais un silence opportun tombait pile poil à la fin de la vidéo).

Sur le plan administratif vous savez peut-être que 2019 marque le début d’une grosse réforme de la formation professionnelle. Nous étudions cette réforme de près afin de réaliser les démarches nécessaires pour continuer à pouvoir proposer de la formation.

Connaissances

Pour bien assumer ces formations, je souhaite toujours étancher ma soif de connaissance. Il y a quelques logiciels que j’aimerais apprendre à utiliser ou approfondir ce que je sais déjà.

Synfig Studio

Ce logiciel d’animation vectorielle semble proposer d’énormes possibilités. Et comme tout ce qui est énorme, difficile d’en faire le tour. J’utilise déjà Synfig Studio, mais je suis encore loin de pouvoir proposer une formation dessus, tout au plus, l’intégrer à une formation de montage vidéo pour créer des titres animés.

En effet, avec Synfig Studio vous pouvez produire du dessin animé (bien qu’il ne dessine pas à votre place) mais aussi faire du motion design (que l’on pourrait nommer en français animation graphique).

Un logiciel méconnu mais prometteur.

Krita

Krita est le concurrent direct de GIMP, sans être son équivalent. Je l’ai utilisé sérieusement une fois, lors d’un atelier organisé par Outils libres alternatifs qui portait sur le storyboard animé (Krita pour les croquis, Blender pour l’animation).

Blender

Vieux rêve que de savoir utiliser Blender. Donc, j’ai déjà utilisé Blender, essentiellement le module de montage vidéo. Même s’il ne fait pas que ça, Blender est un bon logiciel de montage vidéo, la troisième dimension apportant une approche intéressante.

Bien sûr la partie modélisation 3D m’intéresse aussi.

Des outils de scénarisation pour le Web

Je voudrais mettre en page mes cours et vidéos en ligne de manière originale et pas forcément linéaire. Aussi je m’intéresse à des outils comme Sozi (autonome ou extension pour Inkscape) et Twine (outil pour rédiger des histoires du genre « un livre dont vous êtes le héros »). Il me faudra, sans doute, renforcer mes connaissances en Javascript pour maîtriser les interactions notamment sur les vidéos.

Supports de cours

J’essaie de maintenir à la fois des cours écrits (sur GIMP et sur Scribus, tous deux commençant à vieillir sérieusement) et je produis des tutoriels vidéo référencés sur mon blog (avec un petit texte d’accompagnement) et sur ma chaîne Vimeo (bien que je n’ai pas encore pris le temps de ranger tout ce qui s’y trouve, notamment des captures vidéo réalisées en direct pendant certaines formations pour laisser une trace plus vivantes aux stagiaires, donc, sans voix, sans montage). Je voudrais maintenir ces cours à jour et continuer à les diffuser sous licence libre.

Écrit

Au-delà de ces cours centrés sur un logiciel je souhaite rédiger (voire éditer) un cours sur le processus de mise en pages avec les logiciels GIMP, Inkscape, LibreOffice Writer et Scribus. Un cours sur un thème précis, un métier et pas seulement sur un logiciel en particulier.

La question du support se pose évidemment. Le numérique ayant l’avantage de l’évolution facile alors que le papier est figé. Le papier a encore ses adeptes (j’en fait partie). En revanche, je ne suis pas convaincu que le numérique soit plus écologique que le papier.

Jusqu’ici je structurais mes textes avec Asciidoc, qui n’est plus maintenu. Même si je trouvais Markdown plus simpliste, c’est lui que j’ai aujourd’hui adopté. Sa simplicité est surtout un atout : il est possible de convertir du Markdown dans une riche variété de formats (merci Pandoc). Je pourrai donc produire du papier comme du Web. Il y aura quelque chose à ce propos dans la seconde partie de cet article (à paraître bientôt).

Publier un nouveau livre ? Pourquoi pas, mon livre sur GIMP est épuisé depuis longtemps et de toute façon, il a vieilli (publié en juin 2013). Surtout que des collègues sont en train de lancer une maison d’édition. D’ailleurs, ils ont lancé un financement participatif pour les deux premiers livres édités ; ça s’appelle « Carnet de sel » et vous pouvez les soutenir.

Vidéo

J’ai découvert l’année dernière la plateforme Udemy et ai investi dans quelques cours (notamment celui sur Synfig Studio, très clair et bien construit). J’ai aussi visionné bon nombre de tutoriels gratuits sur Youtube, mais la qualité n’est pas toujours au rendez-vous (par exemple, j’ai eu beaucoup de mal à trouver des tutoriels sérieux sur Shotcut).

Lorsque j’enregistre des tutoriels en vidéo, j’ai vraiment à cœur de fournir des explications de qualité, en expliquant aussi le pourquoi je fais telle ou telle action. Cela prend un certain temps pour produire une vidéo de cinq à dix minutes. D’ailleurs, le temps de travail a tendance à être inversement proportionnel à la durée de la vidéo finale. Ce qui est logique car produire une vidéo concise demande de supprimer l’inutile.

Dans mon idée de cours en vidéo je verrais bien une trame plutôt théorique expliquant les fonctionnalités des outils, des boîtes de dialogues avec des exemples simples. Une partie plus concrète avec des exemples plus étoffés dépourvue de théorie serait sans doute plus agréable à suivre que de sans cesse entendre répétées les mêmes choses. Bien sûr il faudrait que chacune des parties renvoie vers l’autre, dans un parcours non linéaire (voir plus haut).

Évidemment tout cela demande du temps et ne pourra se faire que s’il y a financement. Comme je n’imagine pas diffuser ces cours sous une licence privative, mais plutôt une Creative Commons By-SA, il n’y aura pas de droit d’entrée à payer. Restent le financement participatif et la contribution volontaire. Ou peut-être publier le cours par « épisode » (même si ce n’est pas linéaire) en fonction de paliers financiers : ainsi, c’est l’action de groupe qui rendrait disponible le cours à tous et non un droit d’entrée individuel et identique.

À suivre

Dans la seconde partie je cause de développement (au sens programmation) d’outils en cours ou à venir. Toujours sous licence libre.

La photo utilisée pour le bandeau de cet article est l’œuvre de el cajon yacht club, diffusée sous licence CC By 2.0.

Culture et logiciels libres sont-ils des biens communs ?

Le 18 septembre dernier le mouvement Utopia organisait une soirée sur les biens communs intitulée « Communs pour tous et tous pour les communs ? ». Aux côtés de Pierre Crétois, docteur en philosophie et Isabelle Attard, ancienne députée qui s’est notamment battue pour une reconnaissance du domaine public, j’ai été invité à parler des logiciels libres, en quoi ce sont des biens communs.

Isabelle et moi-même avons largement évoqué la culture, la culture libre, le domaine public et les dérives du droit d’auteur (et des pistes pour le hacker), les atteintes d’entreprises et de l’État envers le domaine public.

L’intervention d’Isabelle Attard débute à 41:35 et celle de Dimitri Robert à 1:03:35.