Conférence : les alternatives à Windows

Le 4 mars 2017 j’anime une conférence intitulée les alternatives à Windows à la médiathèque du Véron à Avoine. Voici un résumé avec les liens vers les sujets abordés.

Lien court vers cet article : https://frama.link/4marsalternatives

Cet article sera complété par l’enregistrement audio de la conférence (si la technique le veut bien).

État des lieux

Windows est le système d’exploitation le plus utilisé sur ordinateur personnel (plus de 91 %) alors que sur les appareils dit « mobiles » (téléphones et tablettes) c’est Google Android qui domine (environ 63 %) – source ZDNet.

Une telle hégémonie sur PC (le terme désigne ici l’ordinateur personnel, ce qui inclut ceux fabriqués par Apple), même si elle est loin d’être nouvelle, pose questions : pourquoi, du point de vue de nombre d’utilisateurs, n’existe-t-il qu’un seul système (même si Apple et Mac OS X disposent d’une certaine visibilité) ? Existe-t-il des alternatives ?

Dans les descriptions des alternatives j’évoquerai bien sûr le cas Android mais m’attarderai peu sur les mobiles, le choix de l’utilisateur étant quasiment inexistant (les matériels sont verrouillés pour éviter de changer de système, ils sont également très divers, contrairement aux PC).

Alternatives et libertés

Windows n’est donc pas le seul système existant, mais sur quels critères choisir une alternative ? Peut-on mettre sur le même plan Mac OS X et Linux ?

Le critère de la liberté me semble fondamental. Liberté de logiciel mais encore plus celle de l’utilisateur. En effet, on peut priver de liberté un utilisateur avec des logiciels libres, Android en est la preuve.

Logiciel libre

Un programme est un logiciel libre si vous, en tant qu’utilisateur de ce programme, avez les quatre libertés essentielles :

  • la liberté d’exécuter le programme comme vous voulez, pour n’importe quel usage (liberté 0) ;
  • la liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu’il effectue vos tâches informatiques comme vous le souhaitez (liberté 1) ; l’accès au code source est une condition nécessaire ;
  • la liberté de redistribuer des copies, donc d’aider votre voisin (liberté 2) ;
  • la liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (liberté 3) ; en faisant cela, vous donnez à toute la communauté une possibilité de profiter de vos changements ; l’accès au code source est une condition nécessaire.

Android est un système basé sur le noyau Linux (un logiciel libre) mais comporte des briques (des éléments) propriétaires. Il ne peut donc être considéré comme un logiciel libre.

Utilisateur libre

Un utilisateur est libre s’il peut utiliser un logiciel de manière anonyme ou s’il a l’entière maîtrise des données personnelles qu’il confie à ce logiciel. Un utilisateur est libre si sa vie privée est préservée.

Cela peut paraître anachronique, mais un ordinateur personnel ou un appareil mobile doit pouvoir fonctionner sans être connecté à quelque réseau que ce soit.

Or, on constate, de plus en plus, des systèmes qui, lors de l’installation ou du premier démarrage, demandent une adresse e-mail ou de créer un compte sur le serveur de l’éditeur du logiciel. C’est le cas de Windows et d’Android (à ma décharge, je n’ai pas testé cela sur un Mac). Même s’il n’est pas obligatoire de donner ce genre d’informations, le système vous incite à croire le contraire.

De plus, sur un système comme Android il est très difficile de se passer de Google Play pour installer des applications : la plupart des éditeurs d’applications ne proposent leur produits que via Google Play (ou l’App Store d’Apple) alors que ceux-ci pourraient être téléchargés directement depuis leurs sites respectifs. Or, utiliser Google Play nécessite d’avoir un compte Google, donc d’accepter les conditions d’utilisations.

La mainmise de Google sur nos vies

Google est avant tout un moteur de recherche extrêmement performant qui a révolutionner la recherche sur le Web au début du siècle. Du coup, il est aujourd’hui utilisé par plus de 90 % des internautes en Europe (moins aux États-Unis ou Microsoft Bing a plus de succès ainsi qu’en Russie et en Chine ou règnent les moteurs de recherches approuvés par l’État).

Google est donc en situation de monopole sur la recherche sur le Web : cela conduit à penser que Google peut choisir le Web auquel il donne accès et nous cacher les sites qui lui déplaisent.

Des services attractifs et bien pensés

Google est aussi un fournisseur de courrier électronique (Gmail). Faîtes le compte autour de vous des personnes qui n’ont pas leur courrier chez Gmail, vous risquez d’être surpris…

Youtube est également un service de Google très populaire et nettement plus utilisé et consulté que Dailymotion ou Vimeo. Puis, il y les services plutôt orientés entreprises comme Google Drive, Google Documents, Google Agenda, dont il est difficile de se passer une fois que l’on y a goûté et confié une masse non négligeable de données.

Mais une traçabilité bien pensée

Petit extrait des règles de confidentialité : « Nos systèmes automatisés analysent vos contenus (y compris les e-mails) afin de vous proposer des fonctionnalités pertinentes sur les produits, telles que des résultats de recherche personnalisés, des publicités sur mesure et la détection des spams et des logiciels malveillants. Cette analyse a lieu lors de l’envoi, de la réception et du stockage des contenus. »

Donc, résumons, si vous avez un téléphone Android, que vous avez un compte Google, que la connexion 3G et le GPS sont activés en permanence (votre batterie se vide donc très vite), Google a donc tout loisir de croiser toutes les informations que vous lui donnez directement ou indirectement (vos déplacements, les sites et vidéos que vous consultez, les mails que vous recevez, etc.) À propos de déplacement, consultez votre historique.

Vous souhaitez quitter Google ? C’est possible mais la route est longue. Commencez par regarder l’initiative Dégooglisons Internet de Framasoft. Vous pouvez aussi changer de moteur de recherche ou encore vous tourner vers un fournisseur de courrier électronique plus éthique comme Newmanity.

Survivre avec Android

Tout d’abord, si vous avez un téléphone Android, vous avez intérêt à faire le ménage dans les applications installées et en fonctionnement. Voici un article qui vous explique comment arrêter les applications tournant en arrière plan sur Android et ainsi éviter des fuites de données et faire durer votre batterie.

Si vous voulez vous passer d’un compte Google et que vous voulez malgré tout installer des applications (fichiers au format APK), vous avez plusieurs possibilités :

  • les télécharger sur votre PC directement depuis un site qui les propose en téléchargement direct comme https://apk-dl.com/, puis copiez-les sur votre téléphone via la connexion USB ou BlueTooth et enfin, utilisez le gestionnaire de fichiers d’Android pour les installer ; inconvénient, cela ne gère pas les mises à jour ;
  • installer F-Droid, une application qui gère un catalogue d’applications libres et accessibles sans authentification ; les mises à jour sont gérées mais vous n’aurez pas les mêmes applications que via Google Play

Et Linux dans tout ça !

On désigne généralement par Linux une famille de système d’exploitation, initialement pour PC (même si, par exemple, Android est basé sur Linux). Linux n’est en réalité que le noyau, un petit logiciel qui fait l’interface entre le matériel et le reste du système (signaux d’entrée comme le clavier, la souris, la caméra et de sortie comme le son, l’image, l’impression, etc.)

En réalité il convient de parler de distributions Linux qui constituent un ensemble utilisable (noyau, système et applications pour travailler, jouer, flâner, etc.). Il existe une multitude de distributions : des généralistes et des plus spécifiques.

Bases d’une distribution

Une distribution est donc un ensemble comprenant le noyau Linux, le système GNU et un gestionnaire d’installation de logiciels. Cette dernière partie est finalement la plus novatrice : depuis une unique application vous disposez d’un catalogue immense de logiciels (libres mais pas que) que vous pouvez installer d’un clic. Plus besoin d’aller sur le site de Firefox pour installer votre navigateur favori. En plus, les mises à jour sont gérées et Linux vous demande de les effectuer quand vous le souhaitez.

La plupart des distributions existent en version live : à partir d’une image ISO (un gros fichier qui correspond à la copie conforme d’un DVD) que vous pouvez graver sur un DVD ou flasher sur une clé USB vous pouvez démarrer un système Linux sur un ordinateur sans l’installer. Idéal pour essayer, vous faire une idée sans risque pour votre Windows ou votre Mac OS X.

Avantages

Le principal avantage est l’absence de contrainte technique sur les distributions libres : pas de verrou qui vous empêcherait d’effectuer des opérations interdites par l’éditeur.

Vous disposez toujours de logiciels mis à jour (important lorsque des failles de sécurité sont corrigées).

Si vous en avez les capacités, vous pouvez vous débrouiller tout seul pour solutionner les problèmes. Oui, vous rencontrerez des problèmes même avec Linux, c’est inhérent en informatique, mais vous avez la possibilité de les corriger. Sous Windows ou Mac OS X vous pourrez vous heurter à des barrières techniques ou chercher longtemps un paramètre qui devrait pourtant être facile d’accès. Parce que dans la recherche de simplicité et de convivialité, les éditeurs de logiciels propriétaires estiment que vous ne devez pas fourrer votre nez dans les coulisses.

Les distributions comme la plupart des logiciels d’usage courants sont traduits dans un nombre de langues qui n’a pas d’égal dans le monde propriétaire. Vous pourrez trouver des distributions proposant le Breton ou le Klingon.

Vous avez accès à un catalogue de logiciels qui couvre à peu près tous les besoins : dans mon cas, je dispose de logiciels professionnels pour retoucher les photos (GIMP), mettre en page des documents qui sont correctement imprimés chez un imprimeur (Scribus), monter des vidéos qui passent sans problème dans un cinéma (Kdenlive). La liste n’est pas exhaustive. Voir mes réalisations d’impression et de montage vidéo.

Inconvénients

Certains usage spécifiques sont mal couverts, voire pas du tout. Si vous êtes joueur et amateur des derniers jeux à la mode, il vaut mieux rester sous Windows (ou investir dans une console de jeux). Cependant, même s’ils sont peu nombreux, il existe des jeux de qualité sous Linux (certains libres, d’autres pas).

La comptabilité est une activité mal aimée, c’est aussi le cas sous Linux. Mais la tendance se dirige vers les logiciels Web tels que Odoo, donc accessibles par un navigateur Web (Firefox).

Si vous utilisez un logiciel métier, il y a peu de chance qu’il soit multi-plateforme (c’est-à-dire disponible sous Linux et Mac OS X en plus de Windows), c’est donc rédhibitoire, même si là aussi la tendance est aussi aux logiciels Web.

Si vous êtes habitué à utiliser certains logiciels propriétaires qui demandent un temps d’apprentissage conséquent (au hasard, la suite Adobe), il vous faudra pas mal d’efforts et surtout de temps pour basculer sur les équivalents libres. Tout dépend de votre volonté et votre temps disponible.

Enfin, gros inconvénient, Microsoft et les constructeurs de PC se sont entendus pour rendre difficile l’installation de systèmes alternatifs sur les matériels. Il faudra parfois batailler dur pour simplement démarrer depuis une clé USB. Mais cela reste possible, je n’ai essuyé aucun échec à ce jour, même si parfois j’ai eu envie de renoncer.

Généralistes

Les distributions généraliste sont celles qui proposent par défaut des logiciels d’usage très courant (suite bureautique LibreOffice, navigateur Firefox) et une interface assez classique. La plus connue reste Ubuntu même si LinuxMint se révèle la plus utilisée.

Si Ubuntu a grandement contribué à populariser Linux (sous l’impulsion du milliardaire Mark Shuttleworth) son virage « commercial » lui a sans doute fait perdre sa première place au rang des distributions les plus utilisées. En effet, suite à des accords entre Canonical (éditeur d’Ubuntu, dont le siège est situé sur l’île de Man, un paradis fiscal) et Amazon, vous serez pollué par des publicités dans votre usage quotidien. Certes, il est possible de les retirer, mais autant utiliser LinuxMint, qui n’est autre qu’une Ubuntu personnalisée et nettoyée.

Production multimédia

Sujet qui me tient à cœur, la production multimédia dispose de plusieurs distributions dédiées. Par exemple, Ubuntu Studio et AV Linux.

Elles vous proposent par défaut un certains nombre de logiciels pour le travail du son et de l’image (fixe et animée). Une fois installée, vous disposez de tous les outils nécessaires à vos productions.

École

L’école est un milieu où malheureusement le monopole de Microsoft s’exprime pleinement, essentiellement par manque de volonté politique au niveau du ministère de l’Éducation nationale.

AbulÉdu est une solution libre proposant un ensemble de logiciels pédagogiques avec des profils adaptés à l’âge des enfants. Début 2000 AbulÉdu fut développée au sein de l’association Abul à Bordeaux. Elle fut ensuite pérennisée par l’entreprise Ryxéo jusqu’en mai 2016, date à laquelle la société a déposé le bilan, faute d’un modèle économique, pourtant bon, qui a souffert du manque de soutien de l’Éducation nationale.

AbulÉdu existe toujours au sein de l’Abul (qui ne l’avait jamais vraiment quittée).

Protection de la vie privée

En utilisant une distribution Linux vous avez la garantie de ne pas être traqué par des mouchards (contrairement aux systèmes de Microsoft, Google et Apple). Cependant, vos communications ne sont pas protégées et sont lisibles par tous les intermédiaires d’Internet entre vous et votre destinataire (mail ou Web).

Tails est une distribution orientée protection de la vie privée. Elle vous fournit des outils pour être le plus anonyme possible. Elle est utilisé par Edward Snowden, notamment lorsqu’il a communiqué avec des journalistes pour transmettre ses révélations sur les programmes de surveillance de la population par plusieurs agences de renseignements (NSA, GCHQ, etc.) Lire dans le Monde : Tails, l’outil détesté par la NSA, qui veut démocratiser l’anonymat en ligne.

Utilisez un clavier français étendu

Clavier français étendu

Avant de voir comment utiliser un clavier français étendu facilement avec Linux, un petit peu d’histoire. Notre bon vieux clavier azerty a récemment défrayé la chronique, le ministère de la Culture ayant proposé de le réformer. L’idée est louable tant la disposition azerty que nous connaissons traîne des casseroles devenues inutiles (si tant est qu’elles le fussent).

Une histoire des claviers

En effet, la disposition azerty n’est qu’une légère adaptation de la disposition qwerty conçue pour la langue anglaise. Mais l’agencement découle en fait d’une contrainte technique imposée par les machines à écrire : il fallait éviter que les leviers ne se croisent et se coincent.
Machine à écrire

Donc, nous utilisons encore aujourd’hui des claviers dont la disposition est déterminée par des contraintes qui n’existent plus (y compris les claviers virtuels de nos smartphones !)

Donc, oui il y aurait besoin de réformer le clavier. Il serait temps quand on sait que la disposition Dvorak (réellement optimisée pour l’anglais) fut mise au point dans les années 1930 par August Dvorak. Une version francisée a abouti à la disposition Bepo en 2008.

clavier bépoMais la disposition azerty a la vie dure et il n’existe aujourd’hui que peu de clavier Bépo vendus (et ils sont encore très chers).

Étendre l’azerty

Depuis quelques années déjà nous disposons sous Linux d’un clavier étendu permettant de taper des caractères injustement oubliés par la disposition azerty d’origine. Par exemple, il était difficile d’utiliser des guillemets français ou le caractère e dans l’o : « œ ».

Elle est malheureusement peu connue mais la disposition « Français (alternative) » permet tout cela. Voici une fiche montrant tous les caractères possibles que vous pouvez imprimer et conserver à proximité de votre clavier. En effet, il ne s’agit pas de tout retenir par cœur. Cliquez sur l’image ci-dessous pour télécharger le PDF.

La carte du clavier français étenduCette fiche est distribuée sous la licence CC By-SA 4.0. Vous pouvez télécharger la maquette Scribus de la fiche et la modifier selon vos goûts.

Sélectionnez le clavier français étendu

Si vous êtes sous Linux, quelque soit la distribution, vous pouvez choisir la variante de clavier ci-dessus. Pour cela, allez dans les Paramètres ou Préférences depuis le menu des applications et choisissez Clavier.

Préférences du clavier

Si la disposition n’est pas « Français (variante) » alors ajoutez-la via le bouton Ajouter (parfois un simple +).

Sélection de la disposition du clavierVous pouvez alors supprimer l’ancienne variante devenue inutile (sauf si vous souhaitez avoir plusieurs variantes et en changer à l’envi).

Le changement s’opère instantanément. Vous pouvez ouvrir un traitement de texte pour essayer.

Quelques exemples

Qu’il est dommage d’écrire coeur ou oeuvre (et donc de faire des fautes, soulignées par le correcteur orthographique). Alors qu’il devient si simple d’écrire cœur et œuvre avec la combinaison suivante :

[AltGr] + o donne œ

De même en majuscule, [AltGr] + [Maj] + o donne Œ.

La plupart des touches vous donnent ainsi accès à quatre caractères.

Combinez les touches [Maj] et [AltGr] pour obtenir tous les caractères.

La touche [Maj] donne accès aux caractères de la partie haute de la touche. La touche [AltGr] donne accès à la partie droite de la touche.

On vous a peut-être appris à l’école (ce fut mon cas) que les majuscules ne s’accentuent pas. Quelle erreur ! Comment distinguer alors le sens dans le titre « L’ASSASSIN TUE » ? Ou encore « ELEVE A LA FERME » ?

Prenez l’habitude d’utiliser la touche [AltGr] pour vos majuscules accentuées : [AltGr] + [Maj] + é, [AltGr] + [Maj] + ç, [AltGr] + [Maj] + à, etc.

Et les accents circonflexes et les trémas ? Commencez naturellement par la touche diacritique ¨ ou ^ puis enchaînez avec une majuscule normale ([Maj] + e par exemple) et à vous les Ê, Ë, Ö, Ï, Û, etc.

Vous écrivez un texte en espagnol ? Pourquoi ne pas utiliser les ponctuations de début de phrase ? ¿Y por qué no?

Bref, vous retrouverez le plaisir d’écrire avec votre clavier !

Windows 10 : et si vous passiez à Linux ?

windows 10 chaines

Je ne cacherai pas ma méconnaissance du monde Windows, elle est décrite dans cette interview. Je ne cacherai pas non plus mon aversion pour les logiciels propriétaires en général, ceux de Microsoft en particulier. Il parait qu’en ce premier jour du mois d’août 2015 sort la version 10 du fameux système de Microsoft : Windows. Et il paraît même qu’il est gratuit !

Un Windows gratuit ?

Oui, en apparence, mais pas tout à fait en réalité.

La mise à jour depuis une version 7, 8 ou 8.1 vers la version 10 sera gratuite si vous la faîtes dans les douze prochains mois. Après ce sera payant.

De plus, seule la mise à jour est gratuite, l’installation d’un système neuf est payante. Or, lorsque vous achetez un ordinateur neuf, vous payez également une licence de Windows. Pire, lorsque votre ordinateur plante et que vous demandez de l’aide à votre revendeur informatique, ce dernier vous facturera une licence de Windows pour vous le réinstaller.

Lire : Windows 10 sera gratuit mais si votre PC plante il faudra payer !

Un Windows validé par les services de renseignements ?

Edward SnowdenDonc ce nouveau Windows apporte son lot de nouveautés que vous retrouverez sur les sites de Microsoft, dans la presse spécialisée, sur vos blogs préférés, etc. Mais certaines fonctionnalités, pas forcément nouvelles, reçoivent moins de publicités. Il s’agit des fonctionnalités demandées par la NSA (National Security Agency) agence étatsunienne aujourd’hui bien connue grâce, entre-autres, aux révélations d’Edward Snowden.

Nous savons donc que la NSA espionne les citoyens dans le monde entier et nous apprenons (pour ceux qui ne le savaient déjà) que la NSA demande à Microsoft d’inclure des portes dérobées et des portes d’entrées pour la NSA dans Windows 10 (voici une version traduite en français par Jean Elchinger). Donc, si vous utilisez Windows 10, vous êtes susceptibles de subir des intrusions par la NSA (il est fort probable que les versions précédentes de Windows présentent les mêmes travers).

Ajoutons à cela que l’Assemblée nationale française a voté la loi « Renseignements » qui autorise la surveillance de tous les citoyens. Il n’y a pas forcément de lien avéré entre la NSA et les services français, pas encore.

Vous vous dites peut-être que vous n’avez rien à cacher ? C’est plus simple en effet.

Je n’ai rien à cacher. En fait si, et vous également !

Abandonner Windows pour un système libre !

Quitte à s’adapter et se former à un nouvel environnement pourquoi choisir une cage ? Optez pour une distribution Linux (LinuxMint, Ubuntu, Xubuntu, Mageia, Fedora, etc.) et vous disposerez de l’environnement de bureau de votre choix, avec les logiciels de votre choix (du moment que les logiciels sont prévus pour la plate-forme PC / Linux).

De plus, vous n’avez pas de licence à payer pour avoir le droit de les utiliser, pour avoir accès aux mises à jour.

Distribution Linux

Une distribution est un ensemble comprenant le système GNU / Linux et tous les logiciels vous permettant de travailler (suite bureautique, navigateur Web, traitement d’images, publication assistée par ordinateur, montage vidéo, etc.) Et surtout un gestionnaire d’installation de logiciels qui vous permet de « faire votre marché » en quelques clics et de vous proposer automatiquement les mises à jour lorsqu’elles surviennent.

Trop de distributions ! Vous ne savez laquelle choisir ? Avantage du monde du libre, la plupart des distributions existent en version « live ». Vous la téléchargez (sous la forme d’une image ISO), vous la gravez sur CD (ou clé USB), vous démarrez votre ordinateur depuis le CD ou la clé et vous pouvez ensuite utiliser la distribution, sans installation. Et, si la distribution et son environnement vous plaisent, il ne vous reste qu’à l’installer (ou vous faire aider lors d’une install party).

Quelques conseils pour faire votre choix :

  • si votre ordinateur a plus de cinq ans, ne le jetez pas et essayez Xubuntu, Lubuntu ou LinuxMint (avec Mate) ;
  • si votre ordinateur est plus récent, mais que vous souhaitez conserver un environnement classique, comme dans Windows XP, vous pouvez aussi choisir l’une des trois précédentes (vous aurez alors un environnement rapide, efficace) ou tenter LinuxMint avec Cinnamon ;
  • si vous souhaitez un environnement plus moderne essayez Kubuntu (bureau KDE) ou Fedora (bureau Gnome3).

Bien sûr, la liste n’est pas exhaustive.

Je n’utilise que des logiciels libres dont le système GNU/Linux depuis 2002. Aussi je vous propose mon expertise via une formation pour utiliser Linux au quotidien, à destination des utilisateurs non-informaticiens pour permettre de s’approprier ce nouvel environnement.

Pour conclure et pour vous permettre d’avoir un autre avis sur la question, lisez l’article de David Larousserie, journaliste au Monde, expliquant pourquoi choisir GNU/Linux ? (plutôt que Windows ou Mac OS).

Debian/Ubuntu : obtenir des versions récentes de logiciels

Illustration dépôt Ubuntu

Le gestionnaire de paquets Synaptic est l’outil indispensable pour gérer les installations, mise à jour et suppressions de logiciels dans les distributions Linux basées sur Debian (comme Ubuntu). Mais parfois, les dépôts officiels ne proposent pas la dernière version du logiciel que j’utilise et pour lequel je veux la dernière fonctionnalité !

Ou simplement, la version proposée sur le dépôt ne fonctionne pas. Voyons comment utiliser le dépôt proposé par les développeurs, donc, plus à jour, plus réactif, mais pas forcément plus stable.

(suite…)